la crise économique ayant frappé de plein fouet le monde des douze, les finances de Josslyne comme celle des habitants d’Amakna était au plus bas. Les bourses qu’elle pouvait détroussées étaient de plus en plus maigres et l’hiver arrivant josslyne ne pouvait se résoudre à rester dénuée d’argent. De plus, elle avait entendu dire par certains marins du port de Madrestram qu’une route avait été de nouveau découverte jusqu’à la légendaire île de Nowel, et cela, elle ne pouvait le rater pour rien au monde. Cependant tout à un prix, et le vol et l’arnaque de ses compatriotes ne pouvant rien lui apporter de consistant Josslyne s’était ainsi résolue à se trouver un métier.
- _ donc si je résume votre formation se limite à : vol à l’étalage, cambriolage, agression nocturne, vol à l’arrachée et quelques arnaques en tout genre ?!
- Oui, cela est plutôt bien résumé, mais c’est assez commun pour une disciple de sram, bon j’avoue avoir suivi une formation de cordonnière qui n’a pas été très concluante… et également avoir aidé quelques aventuriers en manque d ‘ »amour » mais il ne me semblait pas bon de le spécifier sur mon cv.
-En effet….
La conseillère pour l’emploi, une veille énutrof qui devait sans doute vivre entourée d’une demi douzaine de chachas, jaugeait Josslyne, cachait derrière ses petites lunettes rondes. Dès le moment où elle était entrée dans le bâtiment la jolie sram avait su qu’il s’agissait d’une mauvaise idée. « Une disciple de Sram qui se cherche un emploi comme n’importe quel habitant du monde des douze, si mon peuple me voyait il me renierait pour sur » avait elle pensé.
- Je ne suis pas sur d’avoir quelque chose qui soit comment dire… dans vos cordes, il y a bien ce poste dans une ferme mais je ne suis pas certaine que vous fassiez l’affaire.
Josslyne avait toute sa vie rêvait de grandeur, de fêtes somptueuses où elle se voyait engloutir des coupes de champagnes, et se taper des lignes de poudres d’éniripsa* dans les toilettes. Mais aujourd’hui, la réalité venait de la rattraper et sa seule opportunité était une ferme d’Amakna dirigé par les fermiers de la famille Ingalsse.
Le lendemain à l’aube Josslyne s’était rendu aux champs des Ingalsse pour ce qui devait être son premier jour de travail. Jamais elle n’avait vu pareil spécimen. La famille Ingalsse semblait être sortie tout droit de « confessions intimes à Amakna » une émission dont Josslyne raffolait et qui attirer le public grâce à des titres racoleurs comme « je préfère ma dragodinde à ma femme » ou « j’ai épousé une bworkette ». Autrement dit les Ingalsse étaient de la campagne et cela se voyait/sentait.
« bah alors tizote c’est in prmier jure d’ travail ? Tu vas commincher avec l ‘tofulailer mais fô qu’tu fasses attinchon cha mord ché ptites bêtes » !
Le langage de la famille était pratiquement incompréhensible pour la sramette mais ses années à côtoyer des bworks lui avaient appris que lorsqu’on ne comprend pas si l’on ne veut pas décevoir on sourit et on écarte les jambes, et on acquiesce.
Sans avoir la moindre conscience du danger qui l’attendait, Josslyne pénétra à l’intérieur du tofulallair, armée de son courage et d’une petite pelle à crottes.
(to be continued)
* la poudre d’éniripsa utilisée généralement pour ses vertus bienfaitrices sur les familiers peut être parfois détournée pour ses propriétés stupéfiantes. Les utilisateurs parlent parfois de E-Hole, un état hallucinatoire, pendant lequel le corps peut sembler se dissocier de l’esprit.
